Bioénergétique du sport : L'énergie au service de l'entrainement
- Rédacteur TAKTIX
- 9 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr.
L'ATP (adénosine triphosphate) est la principale source d’énergie utilisée par les cellules musculaires pour se contracter. Cependant, sa quantité dans le muscle est extrêmement faible, juste assez pour quelques secondes d'effort. C’est pourquoi le corps possède trois systèmes énergétiques qui permettent de resynthétiser l’ATP à des vitesses et quantités différentes, selon l’intensité et la durée de l’effort :
La voie des phosphagènes
La glycolyse
Le système oxydatif (cycle de Krebs + chaîne respiratoire)

1. La voie des phosphagènes : l’énergie immédiate
Ce système est le plus rapide pour produire de l’ATP. Il repose principalement sur une molécule appelée créatine phosphate (CP), stockée dans le muscle. Lors d’un effort maximal, comme un sprint de 5 secondes ou un départ explosif, la créatine phosphate cède son phosphate à une molécule d’ADP pour régénérer de l’ATP instantanément :
CP + ADP → ATP + Créatine
Durée d’action : 0 à 10 secondes
Production d’ATP : très rapide, mais très limité
Utilisé pour : efforts courts, puissants, explosifs (sprint, haltérophilie, départ, saut)
Ce système s’épuise rapidement et nécessite une récupération passive pour se reconstituer.
2. La glycolyse : l’énergie de secours rapide
Quand l’effort se prolonge au-delà de 10 secondes, le muscle active la glycolyse, un processus qui dégrade le glucose sanguin ou le glycogène musculaire pour produire de l’ATP. Cette voie est capable de fonctionner :
sans oxygène → glycolyse anaérobie → production rapide mais formation de lactate
avec oxygène → glycolyse aérobie → le pyruvate entre dans les mitochondries pour alimenter le cycle de Krebs
La glycolyse génère aussi des molécules de NADH, qui seront réutilisées plus loin dans le métabolisme oxydatif.
Durée d’action : 10 sec à 2 minutes
Production d’ATP : modérée, plus longue que la voie des phosphagènes
Utilisé pour : efforts intenses mais prolongés (400 m, HIIT, séries longues)
Rendement :
À partir du glucose sanguin → 2 ATP nets
À partir du glycogène musculaire → 3 ATP nets
3. Le système oxydatif : l’énergie de l’endurance
Quand l’effort se prolonge encore, et que l’oxygène est disponible, l’organisme entre dans une phase plus lente mais extrêmement efficace : la voie oxydative.
Le pyruvate, produit final de la glycolyse, entre dans les mitochondries, où il est transformé en acétyl-CoA. Cette molécule alimente ensuite le cycle de Krebs, qui produit peu d’ATP directement, mais génère de grandes quantités de NADH et FADH₂. Ces derniers entrent alors dans la chaîne de transport d’électrons, où a lieu la phosphorylation oxydative. C’est à ce moment que la majorité de l’ATP est produite.
Durée d’action : à partir de 2 minutes, jusqu’à plusieurs heures
Production d’ATP : lente mais massive (jusqu’à 36 ATP/glucose)
Utilisé pour : efforts longs et modérés (course, vélo, marche, sport d’endurance)
Ce système peut également utiliser les lipides et même les protéines (en dernier recours) comme sources d’énergie.
Système énergétique | Vitesse de production | Capacité | Substrat utilisé | Durée typique d’utilisation | Exemple d’effort |
Phosphagène (ATP-CP) | Ultra rapide | Très faible | ATP et créatine phosphate | 0–10 sec | Saut vertical, départ sprint, 1RM |
Glycolytique (anaérobie ou aérobie) | Rapide | Moyenne | Glucose ou glycogène musculaire | 10 sec – 2 min | 400 m, séries longues |
Oxydatif (aérobie) | Lent | Très grande | Glucides, lipides, protéines | > 2 min | Course à pied, natation, etc. |
Régulation de la production d’ATP
La production d’ATP est finement régulée selon les besoins énergétiques :
Stimulée par une hausse d’ADP, Pi, lactate, ammoniac, ou une légère baisse de pH (indicateurs de fatigue cellulaire)
Inhibée par une concentration élevée en ATP, CP, citrate ou acides gras libres (état de repos)
Certaines enzymes comme l’hexokinase, la PFK, ou la pyruvate kinase agissent comme des interrupteurs qui accélèrent ou freinent les différentes étapes du métabolisme, grâce à des mécanismes dits allostériques (régulation par rétroaction).
Conclusion sur la bioénergétique du sport :
En résumé, la production d’ATP repose sur trois grandes voies énergétiques : la filière des phosphagènes pour les efforts très courts et explosifs, la glycolyse pour les efforts intenses de courte à moyenne durée, et la voie oxydative pour les efforts prolongés. Chacune de ces filières intervient en fonction de l’intensité et de la durée de l’effort, avec des rendements et des vitesses de production différents. Comprendre la bioénergétique du sport permet de mieux structurer l'entraînement, d'adapter les récupérations, et d’optimiser les performances. C’est un pilier fondamental de toute préparation physique intelligente et individualisée.
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